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« Alain Delon, la solitude d’un fauve », sur France.tv : l’itinéraire du « Guépard »

FRANCE.TV – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE
Le plus grand acteur français de l’après-guerre a fait l’objet d’un documentaire en 2019, Alain Delon, la solitude d’un fauve, pour la série de France Télévisions « Un jour, un destin », présentée par Laurent Delahousse.
Le travail effectué ici s’efforce de suivre de manière chronologique la trajectoire de l’acteur, sous un angle biographique : son enfance à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), puis à Fresnes (Val-de-Marne), son engagement dans la marine lors de la guerre en Indochine, sa fulgurante ascension dans le cinéma français à la fin des années 1950, à partir de Plein soleil (1960), ses collaborations, pour ne pas dire son partenariat, avec René Clément, Luchino Visconti (Rocco et ses frères, puis Le Guépard) et Jean-Pierre Melville (Le Samouraï, Le Cercle rouge et Un flic).
Le documentaire s’efforce d’interroger des proches de l’acteur français, sa fille, Anouchka Delon, et son frère cadet, Jean-François Delon, ainsi que plusieurs journalistes ayant côtoyé la star française, Philippe Labro en tête.
Dans ce récit très classique émergent pourtant plusieurs documents d’époque, méconnus, ou qui méritaient d’être rappelés à notre attention. D’abord, une interview filmée de l’acteur français au Festival de Cannes en 1961, attablé avec sa fiancée d’alors, Romy Schneider. Elle et Delon se sont connus lors du tournage de Christine (1958), de Pierre Gaspard-Huit. Romy Schneider, de nature plus timide, presque en retrait, dépassée par le charisme hors norme de son partenaire, ne peut que le regarder, fascinée, expliquer à un journaliste qu’il s’apprête à tourner dans le nouveau film de Visconti, Le Guépard.
Ce qui frappe le plus à cet instant est l’excitation de l’acteur à tourner ce film et l’extrême intelligence pour évoquer une œuvre dont il comprend déjà qu’elle sera un chef-d’œuvre.
Un autre document, un autre entretien pour la télévision, tourné en 1973, quelques semaines après la mort de Jean-Pierre Melville, montre un Delon déstabilisé, évoquant sa relation avec le réalisateur français au présent, allant jusqu’à évoquer les films qu’ils pourront tourner plus tard ensemble. Soudain, c’est la fragilité de cet acteur à la personnalité si forte qui émerge, la conscience très claire que sa carrière menée avec ce maître ne pourra plus jamais être la même.
« Un jour, un destin » : Alain Delon, la solitude d’un fauve, magazine présenté par Laurent Delahousse (Fr., 2019, 110 min). Disponible jusqu’au 25 août.
Samuel Blumenfeld
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